FICHE N° 6 : PHARMACOLOGIE
La pharmacologie est l’étude du médicament, de son usage et sa nécessaire surveillance. Cette
pharmacovigilance est strictement encadrée par la loi et relève de la responsabilité de tous les
professionnels de santé. C’est d’ailleurs elle qui détermine le contenu des notices accompagnant le
médicament. Tout intervenant se doit d’y veiller.
Avant de lire une notice, posons-nous la question, suscitée d’ailleurs dans le chapitre précédent, qui
s’articule entre le médicament, le pharmacien et la Sécurité Sociale.
I. MEDICAMENT ET SECURITE SOCIALE
Il est essentiel de distinguer le médicament de sa prescription comme de son remboursement par
le système de Sécurité Sociale. Une substance est reconnue « médicament » (au sens de la loi)
après avoir bénéficiée d’une autorisation de mise sur le marché (A.M.M.). Cette demande est
introduite par l’industrie pharmaceutique. Elle repose sur une procédure contraignante
constituant à la présentation d’un dossier qui décrit les procédés de fabrication, les méthodes de
contrôle du médicament et sur le résultat d’expertises (les essais cliniques) menées par des
experts agréés. Cette démarche est strictement indépendante de celle menant au dépôt d’un
brevet. Elle mène à la détermination du prix public de vente de ce médicament.
Toutefois, l’étape d’A.M.M. ne préjuge en rien de l’admission au remboursement du
médicament par la Sécurité Sociale. Tous les médicaments ne sont pas « naturellement »
remboursés par la Sécurité Sociale. Les deux mécanismes1 sont distincts. Les instances de
l’INAMI2 déterminent si le médicament est soumis ou non à la prescription. Ainsi, tous les
médicaments ne sont pas soumis à la prescription. L’INAMI décide également si le médicament
est pris en charge, c’est-à-dire remboursé. Il détermine également le taux de remboursement (les
lettres sur le côté) et les éventuelles modalités conditionnelles de délivrance. C’est là que se
pose la question de l’utilité sociale du médicament. L’intérêt d’un médicament est jugé sur base
de l’amélioration du service médical et/ou sur l’économie dans le coût de la santé.
La délivrance du médicament, monopole oblige, est assurée par le seul pharmacien. Il est de ce
fait responsable de sa délivrance. En ce sens, le pharmacien doit (sur-)veiller à cette prescription
1 Ces deux missions sont d’ailleurs exécutées par des ministères différents. 2 Institut National de l’Assurance Maladie Invalidité, l’équivalent de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (.fr).
comme les éléments qui la composent (dosage et doses prescrits, éventuelles contre-indications
et interactions3). Le fait d’avoir autorité ou d’assurer la responsabilité d’une autre personne
confère, dans certaines limites, ce que nous avons appelé la pharmacovigilance, raison d’être de
D’autres aspects sont encore à considérer dans ce contexte. Face aux contraintes budgétaires
comme à la nécessaire régulation de sa consommation, la Sécurité Sociale de nos pays poursuit
plusieurs logiques. La première vise au déremboursement d’une large palette de médicaments
sur base de leur faible utilité sociale (les veinotoniques en tête). Le fait que tel médicament ne
soit plus pris en charge ne fait nullement disparaître l’inévitable prescription à sa délivrance. La
seconde voie est celle, plus médiatisée, des génériques4. Un générique est un médicament
strictement identique à la spécialité correspondante. Le médecin prescripteur, le pharmacien et
même le patient peuvent donc la substituer en utilisant son générique. Le générique est une
copie vendue au moins 40 % moins cher que l’original.
Certains tentent de lutter contre la surconsommation et particulièrement de certaines catégories5
de médicaments. Tous ces débats, comme celui qui suit, témoignent de l’absolue nécessité de ne
pas banaliser ces substances qu’on appelle médicaments. D’ailleurs, le fait de consommer un
médicament qui ne vous a pas été prescrit par le médecin (et donc non délivré par le
pharmacien) est appelé automédication.
II. L’AUTOMEDICATION
Longtemps accusée comme mauvaise pratique, elle devient plus nuancée et est parfois même
encouragée. L’automédication ne concerne pas la médication officinale qui est une proposition
du pharmacien. L’automédication comme conduite citoyenne vise généralement la prise en
charge de problèmes bénins (douleurs, fatigue, insomnie, toux, constipation, etc.) dans le but de
ne pas gêner la vie courante et/ou dans l’attente d’une éventuelle consultation médicale. C’est
un processus d’autonomisation du malade par rapport au médecin, auquel l’individu fait alors
appel quand il juge que son problème dépasse ses compétences. Ce processus passe donc par
L’automédication est aussi, volontairement ou non, encouragée par certaines organisations de
consommateurs ou par la publicité. Elle reste limitée par le non-remboursement des
médicaments, et surtout par la peur de l’erreur de diagnostic (notamment pour les enfants).
3 Voir plus loin le sens de ces termes. 4 Pour vous distraire : http://conspiration.ca/humour/nouveaux_medic_generics 5 Les Français (mais ils ne sont sans doute pas les seuls) sont de gros consommateurs de psychotropes.
On peut distinguer l’utilisation de médicaments ne nécessitant pas d’ordonnance (certains étant
remboursables si prescrits et non remboursables dans tous les cas), de l’usage de médicaments
stockés suite à une ordonnance précédente. La fameuse pharmacie familiale peut être très utile
La Sécurité Sociale de certains pays incite avec mesure à l’automédication afin de réduire, une
fois encore, les coûts pour le système. Mesurée et nuancée semblent les maîtres mots en regard
de cette problématique complexe, d’autant que le commerce électronique du médicament
bouleverse cette pratique6. Elle vise donc certains médicaments adaptés aux soins basiques et à
Pour être efficiente7, l’information liée au produit doit être pertinente, lue et respectée. La
perception et la connaissance des symptômes par l’individu malade sont déterminantes et elles
changent selon le niveau socio-culturel des personnes concernées. Elle vise les approches
préventives ou symptomatiques d’affections peu préoccupantes, à l’aide de traitement de courte
durée. L’information semble être la première pierre de cette entreprise ; elle prend, entre autre,
la forme de la notice bien que celle-ci ne suffise pas à conférer à son lecteur les connaissances et
III. LECTURE DE NOTICE
Une notice accompagne la plupart de nos achats, genre mode d’emploi. Le médicament ne
déroge pas à cette règle bien que le contenu de cette notice soit très variable, en quantité comme
en qualité, d’un pays à l’autre8. Quels sont les éléments retrouvés sur ce document que certains
Le nom commercial est généralement l’aspect le plus visible et le mieux connu9. Ce nom,
c’est le nom de la spécialité. En réalité, le médicament se compose de plusieurs substances
réparties comme suit : un ou plusieurs principes actifs et un ou plusieurs excipients.
Le principe actif, c’est le médicament. Cette molécule active présente un effet
pharmacologique et un intérêt thérapeutique démontré cliniquement. Les excipients10 sont
des substances auxiliaires inertes servant à la formulation. Cette formulation débouche sur
une forme galénique : comprimé, gélule, injectable, etc. La galénique, c’est la manière de
6 Sans parler des risques inhérents ; l’exemple du Viagra® semble être le meilleur ! 7 Efficace aux moindres coûts et avec les moindres risques. 8 C’est aussi la loi nationale sur le médicament qui détermine le contenu de cette notice. 9 « Tu prends du Promsoc® ! » 10 L’eau, le saccharose, le talc, l’amidon, etc. sont des excipients courants.
présenter le médicament sous une forme « administrable ». Ce mode d’administration
permet éventuellement de moduler la vitesse de libération du principe actif vers l’organisme
Les excipients sont en principe (sic) non-actifs. Néanmoins, certains d’entre eux ne sont pas
exempts d’effets pharmacologiques sur certains patients. En effet, certains sont connus pour
provoquer des réactions allergiques ou d’intolérance chez une minorité de patients
La découverte d’une molécule à effet pharmacologique permet sous le couvert d’un brevet
de propriété intellectuelle au pharmacien d’une firme pharmaceutique de commercialiser
cette substance. Elle permet également l’enregistrement11 comme médicament puis de
réclamer son inscription à la Sécurité Sociale et donc son remboursement. L’industrie
pharmaceutique qu’il détient ce principe actif lui attribue un nom commercial (variable d’un
pays à l’autre) : le principe actif devient alors spécialité pharmaceutique. Les noms les plus
connus de médicaments correspondent à la spécialité : Valium®, Viagra®, Aspirine®, …
Avec l’arrivée des copies et des génériques, face à cette surenchère12 de noms de spécialités,
l’O.M.S.13 recommande l’utilisation par les prescripteurs de la Dénomination Commune
Internationale. La DCI correspond simplement au nom de la molécule active : diazépam
pour Valium®, citrate de sildénafil pour Viagra®, acide acétylsalicylique pour Aspirine®.
C’est la galénique dont nous parlions plus haut. Cette forme physique du médicament va
conditionner sa voie d’administration. Nous y reviendrons dès le point suivant qui détaille
ces différentes voies d’administration. Les formes sont diverses : solide (comprimé, gélule,
poudre,…), liquide (sirop, injectable), gazeuse. Assorti à la forme, le dosage du médicament
est précisé et tient compte de la concentration du principe actif. Outre les différents dosages,
un médicament peut avoir des formes dérivées appelées Retard, PL (pour prolongatum), Dépôt.
Elle est toujours indicative sur la notice du médicament ; elle est de la responsabilité du
prescripteur (le docteur !). Le pharmacien a l’obligation d’intervenir s’il constate une
anomalie en la matière. Cette posologie tient compte du dosage du principe actif, de la
fréquence d’absorption et de la galénique. De plus, elle peut varier en tenant compte du
métabolisme du médicament et en particulier de son mode d’excrétion (foie, rein). La
11 L’autorisation de mise sur le marché A.M.M. 12 Certaines molécules comptent près d’une douzaine de spécialités sans compter les associations et les variations de forme. A la fin du brevet, une molécule peut être copiée 13 Organisation Mondiale de la Santé, son ONU en quelque sorte.
posologie va également considérer l’âge14 du patient. La prudence est de mise dans
l’administration aux enfants (des formes sont développées exclusivement pour eux15) et aux
personnes âgées. Elle doit enfin tenir compte de l’état pathologique16 de la personne et
certaines interactions médicamenteuses (à définir).
Nous les évoquerons après le chapitre suivant. Il s’agit d’une rubrique générale sous laquelle
sont regroupées les molécules qui ont des indications identiques ou analogues.
Généralement, elles tiennent compte du système anatomo-physiologique sur lequel le
médicament va agir en précisant son mode d’action. Classe thérapeutique et indications sont
intimement liées. Pour une même indication (la rétention d’eau, par exemple), nous
retrouverons différentes spécialités dont certaines ont le même mode d’action et d’autres, un
mode d’affection différent sur la même fonction. Le choix d’un médicament tient également
compte des contre-indications, des éventuelles interactions et des effets indésirables.
C’est le contraire de l’indication. Très variable, elles concernent parfois les limites de la
posologie et/ou la coexistence d’une autre affection. Elles invitent le prescripteur à envisager
d’autres alternatives thérapeutiques. Il faut ajouter à cela la grossesse et l’allaitement.
L’innocuité d’une substance médicamenteuse sur la gestation ne peut JAMAIS être
garantie. La meilleure règle en matière de prise de médicaments au cours de la grossesse
(et même dans les semaines qui précédent la conception) est l’abstention. En l’exception,
le risque doit toujours être pesé de manière rigoureuse. Pourquoi ?
Le risque majeur des médicaments est la tératogenèse c’est-à-dire la production de
malformations congénitales. Les plus graves17 malformations d’étiologie18
médicamenteuse s’observent durant le premier trimestre de la grossesse. L’exemple
historique est celui du Distilbène® ; le diéthylstilbestrol est un œstrogène de synthèse
prescrit dans le but de prévenir les avortements à répétition et ces accouchements
prématurés. La thalidomide, un antiémétique spécifiquement développé contre les
nausées du matin de la femme enceinte, a également été retirée du commerce pour ce
14 La posologie indicative de la notice concerne l’adulte (par défaut). Il n’existe aucune conversion automatique afin de tenir compte de l’âge. 15 Dans ce cas, exclusivement, il existe une règle de calcul basée non par sur l’âge mais généralement sur le poids. 16 Tout particulièrement les pathologies qui vont justement influencer le métabolisme du médicament comme les insuffisances hépatique, rénale et/ou cardiaque. 17 Certaines malformations sont telles que certaines conduisent à l’interruption spontanée de grossesse. 18 Etiologie est synonyme d’origine, de causes.
pouvoir tératogène. Profitons pour ajouter que certains virus aussi peuvent être
tératogènes, de même que l’usage de l'alcool ou de tabac par les femmes enceintes.
Les risques du second et troisième trimestres ont un pronostic moindre mais certain. Ils
concernent le retard de croissance du fœtus, les troubles fonctionnels de certains organes
par la toxicité du médicament. Cette toxicité pour l’enfant se retrouve dans la contre-
indication, relative, qu’est l’allaitement.
Ici, les effets sont moindres et sont de deux ordres. Le premier consiste au passage du
principe actif du médicament dans le lait. Cette éventualité dépend du métabolisme du
médicament, bien que les effets soient réduits. Cela ne signifie nullement leur
inexistence. Prenons l’exemple des benzodiazépines19, leur passage même en faible
quantité peut prédisposer l’enfant à la mort subite du nourrisson. Le second est l’effet
inhibiteur ou inducteur20 du médicament sur la lactation. On parle alors d’interactions.
Un médicament peut voir ses effets induits ou inhibés par d’autres substances. L’effet
inducteur de cet autre élément va augmenter l’action du médicament. L’effet inhibiteur, c’est
l’inverse puisque le médicament sera moins efficace. L’effet inducteur ou potentialisant
d’une interaction est parfois recherché. Autrement dit, l’administration concomitante de
deux médicaments augmente l’action : cette pratique est courante dans l’antalgie. Des
interactions, nombreuses, existent entre les médicaments mais il existe également de
nombreuses interactions médicament/aliment. La plus connue est celle qui souligne l’effet
potentialisateur de l’alcool (surtout sur les benzodiazépines).
Ce risque qui doit être maîtrisé est d’autant plus important dans certaines thérapeutiques.
Sont visés ici les traitements où la marge entre les effets thérapeutiques et les effets toxiques
est étroite. Deux exemples notoires sont les anticoagulants et les antiépileptiques. Des
dosages sanguins permettent le monitoring, c’est-à-dire le suivi de la concentration
plasmatique du principe actif. Il faut ajouter aussi l’inévitable éducation du patient et/ou de
Egalement dénommés effets indésirables, ils existent toujours et ce même pour toute
thérapeutique (le plâtre, la chirurgie). Un effet secondaire est un effet survenant en plus de
19 Un point de ce chapitre y est consacré puisqu’ils sont d’usage courant. Le Valium® est une benzodiazépine. 20 Cet effet est parfois utilisé pour permettre une meilleure montée de lait ou au contraire pour la neutraliser.
l’effet principal (ou primaire) désiré. Certains médicaments peuvent d’ailleurs changer
d’utilisation ou se découvrir de nouveaux modes d’action, un exemple21.
Les effets indésirables bénins sont bien souvent fréquents et observés sur un grand
nombre de cas. Ils peuvent n’apparaître qu’en début de traitement et céder au long cours.
Les effets indésirables graves sont bien souvent rares voire exceptionnels. Ils ont été
relevés chez un tout petit nombre de patients. Ils entraînent une hospitalisation, une
invalidité ou affectent le pronostic vital (décès).
Tous les deux ont été repérés et mesurées par les essais cliniques mais aussi par la
pharmacovigilance. Ces effets secondaires, leur fréquence et leur intensité, croissent
généralement de pair avec l’efficacité du médicament. Les effets indésirables majeurs
peuvent conduire au retrait du médicament. Effets secondaires ne doivent pas être confondus
Sous cette rubrique, on peut retrouver un certain nombre de mesures. Ces recommandations
concernent le mode d’administration (mode d’emploi), précisent le moment de prise
(matin/soir, avant/pendant/après/à distance des repas). Sont aussi précisés les modalités de
conservation et la date de péremption. Ces deux éléments conditionnent l’efficacité du
médicament. Les signes d’intoxication et la conduite à tenir sont évoqués dans certains cas.
Un chapitre sera consacré aux intoxications.
Tout médicament est un toxique. La plus connue des signalisations est la
petite tête de mort. Ce symbole n’est pas propre au médicament mais
concerne toute substance chimique. Une autre signalisation est celle des
deux lignes rouges qui barrent l’étiquette des substances stupéfiantes.
Stupéfiant est le terme légal assimilé à drogue ; la pharmacologie utilise
de préférence l’appellation psychotrope. Un psychotrope est une substance chimique qui agit
principalement sur l’état du système nerveux central en y modifiant certains processus
cérébraux, sans préjuger de sa capacité à induire des phénomènes de dépendance, ni de son
éventuelle toxicité. Compte tenu que ce médicament est susceptible d'être détourné de son
usage par un toxicomane, il ne peut être prescrit que sur une ordonnance sécurisée.
Cette toxicité du médicament permet dans certains cas de disposer d’un antidote. Certains
médicaments (le Valtran® par exemple) présentent dans sa composition son antidote qui
21 Par exemple, un médicament essayé pour faire baisser la pression artérielle, le minoxidil, s'est avéré délicat d'emploi pour cet usage, mais s'est révélé faire repousser les cheveux. On en a fait une lotion, transformant l'effet secondaire en effet primaire.
neutralise l’effet du principe actif une fois la dose maximale administrée. Quelques
(la codéine, la morphine, la méthadone)
IV. VOIES ET MODES D’ADMINISTRATION
Les voies d’administration d’un médicament sont nombreuses. Nous les passerons en revue en
rappelant quelques règles d’administration. Ces mesures assurent la meilleure et donc la plus
efficace manière de dispenser un traitement. Nous avons déjà signalé cet aspect éducatif dans la
prise en charge des allergies ; il est présent quelle que soit la thérapeutique en question.
La voie orale, dite per os, est la plus commune ; « t’as avalé ta pilule ! ». Le médicament est
administré par et mobilise le système digestif. La substance active est donc digérée et
métabolisée comme l’est un aliment. Quelques distinctions viennent nuancer cette voie
Le comprimé est la galénique la plus courante de « pilule22 ». La dragée est un comprimé
enrobé afin de dissimuler son mauvais goût, d’augmenter sa résistance aux sucs
gastriques ou vise à protéger la muqueuse gastrique. Cet enrobage permet aussi d’assurer
une libération progressive de la substance active obtenant ainsi un effet prolongé et/ou
retardé. La gélule est une capsule constituée de gélatine ou de cellulose et contenant le
principe actif sous forme de poudre ou de granules. La digestion de l’enveloppe amène à
la libération de son contenu. C’est cette caractéristique qui détermine le moment adapté
pour la prise du médicament (avant/pendant/après/à distance des repas). Certains médicaments
sont dits effervescents ou dispersibles car ils se diluent dans l’eau avant l’absorption.
L’idée de dilution se retrouve dans le sirop23 et la suspension. Cette dernière forme
réclame l’agitation afin de répartir le principe actif en suspension dans l’excipient
22 Vieux terme, il correspondait à une unité de mesure en galénique. Ce vocable est désormais utilisé pour la contraception orale. 23 Avant le brossage des dents, c’est mieux !
La voie sublinguale et la voie rectale :
Nous les distinguons puisque en réalité, il s’agit de voies parentérales. L’absorption se
fait par le sang. La muqueuse buccale et tout particulièrement sous la langue est
richement vascularisée. Un médicament spécialement formulé va instantanément fondre
sur ou sous la langue (les orodispersibles, les Lyoc®) et sera distribué beaucoup plus
rapidement. Cette voie est également utilisée lorsque l’on veut éviter la dégradation due
au passage hépatique qui se produirait dans le cas d'une administration orale.
La voie rectale et sa forme galénique, les suppositoires, utilisent également la voie
sanguine. L’absorption par la muqueuse du rectum se fait dès que l’excipient gras a
fondu avec la chaleur corporelle. Les lavements laxatifs ou les « suppos » à usage local
font exception à cette absorption sanguine.
Précautions : Un suppositoire médicamenteux doit être administré dans un rectum vide,
sous peine de risquer d’être expulsé prématurément lors de la défécation. Il est donc
recommandé que le patient aille à la selle avant l’administration. Deux erreurs
d’administration sont fréquentes. La première, plus sérieuse et cocasse à la fois, est
l’erreur de voie à savoir son administration orale. La deuxième concerne le sens
d’introduction du suppositoire. Le suppositoire, qui a généralement la forme d’un obus,
doit être introduit par l’extrémité plate, partie pointue vers l'extérieur. De cette manière,
les contractions naturelles de l’intestin agissent dans le sens de la remontée de l’objet en
appuyant sur la pointe conique et non dans le sens de son expulsion
En dehors des deux signalées ci-dessus, utiliser la voie parentérale, c’est recourir à une
injection. Elle consiste à administrer le médicament dans l’organisme sans utiliser le
métabolisme digestif. L’injection permet d’assurer l’administration exacte d’une dose
exacte. L’injection réclame l’intervention d’un professionnel bien que des techniques24
24 Un bon exemple est celui du diabétique qui gère sa glycémie par un test sanguin (tigette) et s’administre une dose déterminée d’insuline à l’aide d’un stylo. Cette injection est sous-cutanée. Il doit veiller à alterner les sites d’injection.
d’injections soient apprises au patient. Le médicament est alors sous forme liquide (prête à
l’emploi) ou la solution doit être reconstituée. Cette reconstitution utilise un liquide de
dilution (le solvant) ajouté à une poudre lyophilisée (le soluté) ou à un concentré. Les
« piqûres25 » les plus utilisées sont :
L’intra-dermique infiltre le liquide dans l’épiderme.
Exemple : l’intradermoréaction tuberculinique.
La sous-cutanée infiltre la solution dans le derme.
Exemple : l’insuline, certains vaccins.
L’intra-musculaire diffuse le médicament dans le muscle.
C’est la piqûre qu fait peur, celle dans les fesses.
L’intra-veineuse nécessite une technique encore plus élaborée. L’aiguille se place dans la
lumière de la veine avant d’injecter le liquide dans le sang. Cette méthode offre la voie la
plus rapide, surtout si on administre un bolus. Le bolus est l’administration d’une dose
massive et directe afin d’obtenir un effet immédiat ou systémique. La perfusion (ou
goutte-à-goutte) est une administration intra-veineuse « étalée » dans le temps.
Il en existe encore d’autres injections, plus particulières :
l’injection intra-articulaire, c’est « l’infiltration » ;
l’injection intra-thécale, le liquide est injecté dans le liquide céphalo-rachidien, etc.
Ici, la peau et les muqueuses seront utilisées pour administrer le médicament.
En utilisant la peau comme site d’administration, il faut distinguer la voie dermique et la
voie transdermique. La première est un traitement local ou topique. Elle utilise comme
forme galénique : les crèmes, onguents, gels, lotions et autres pommades. Cette variation
d’appellations révèle en fait la diversité de consistance comme des excipients utilisés.
La voie transcutanée dite patch ou timbre est une forme
utilisant l’absorption sanguine. La libération du principe
actif se fait de manière lente sur la journée ou sur
plusieurs jours. L’administration est systématique et
concerne le plus souvent des traitements de fond
25 Le type d’injection détermine le choix de l’aiguille et la manière de piquer. Des erreurs existent. 26 Uniquement chez l’homme !
(douleur, substitution tabagique, contraception). La peau doit être propre, exempte
d’autres produits. Il faut également varier le site d’application.
Les voies respiratoires, des muqueuses :
− Les gouttes nasales en traitement local, − Les bronches :
Les « aérosols » ont remplacé les inhalations. Ils utilisent la nébulisation d’un liquide
pour mettre en suspension dans l’air qui sera inspiré une substance active. La
muqueuse bronchique est souvent la destinataire, les affections pulmonaires sont dès
lors fréquemment traitées de la sorte. Cette manière permet de réduire les doses de
médicaments administrés puisqu’elles le sont en local. La réduction des doses
permet, sans perdre l’efficacité, de diminuer les effets indésirables de ces substances.
Utilisant d’autres gaz que l’air comprimé ou les ultra-sons (l’aérosol classique), de
nombreuses médications pneumologiques se retrouvent en « puffs » ou aérosols
doseurs. Un gaz sous pression propulse la dose voulue au patient. Une nouvelle
génération d’aérosols doseurs est apparue. Dans ce cas, le patient inhale une poudre
très fine. Certaines recommandations assurent l’efficacité optimale de ce type
d’administration médicamenteuse. Cette voie est utile tant pour les traitements de
fond que pour les traitements aigus des affections respiratoires comme l’asthme.
Précautions : Le but est d’assurer l’efficacité du traitement en amenant le principe
actif à la moindre dose au bon endroit. Décomposition du mouvement :
− bien vider les poumons par une expiration lente et forcée ; − mettre l’embout en bouche ; − appuyer pour libérer le gaz propulseur ; − inspirer fortement et de manière prolongée afin d’amener le médicament
au plus loin (les bronches sont la cible) ;
− bloquer la respiration par une apnée de 10 secondes.
Cette dernière manœuvre permet d’augmenter le temps de
contact entre la molécule inhalé et la muqueuse bronchique.
Pour les enfants en bas âge, pour les personnes en difficulté,
il est possible d’ajouter une chambre d’expansion.
Enfin, il est recommandé de se rincer la bouche après la nébulisation. Ce conseil devient
impératif dans le cas des corticoïdes afin de réduire les risques de mycoses buccales.
Ces muqueuses fragiles sont traitées à l’aide de collyres (solutions liquides) et des
pommades. La bonne application consiste à déposer la goutte (une seule goutte de
collyre car l’œil ne peut contenir plus de liquide) dans le coin interne de la paupière
inférieure tout en regardant à l’opposé. En mettant le collyre au frigo, vous sentirez
mieux la goutte. Entre deux collyres ou deux gouttes, il faut attendre 5 à 10 minutes.
Un collyre ouvert ne se conserve qu’un mois et une monodose une journée. Encore :
certains collyres et l’application de pommades ophtalmiques peuvent troubler la vision.
D’ailleurs, les pommades s’appliquent mieux si un pansement est placé ensuite sur l’œil.
Les gouttes otiques permettent un traitement local de certaines affections inflammatoires,
infectieuses ou mécaniques de l’oreille externe.
Les voies gynécologiques, des muqueuses :
L’ovule est une certaine forme galénique destinée à la voie vaginale. Il est constitué soit
comme un « suppositoire vaginal », soit comme un comprimé spécialement enrobé. Des
irrigations existent également. L’usage des ovules et des irrigations est local.
Le DIU27 ou stérilet procède d’un effet mécanique entretenant une inflammation de la
muqueuse utérine impropre à la nidification de l’ovule fécondé. Evitez les AINS sinon
risque de G… . Certains stérilets dits hormonaux disposent en plus de propriétés
pharmacologiques par la libération prolongée de progestatifs.
NOVEL TRIPLOID CITRUS FRUITS BY INTERPLOID HYBRIDIZATION; POTENTIAL FOR LIME IMPROVEMENT Jude W. Grosser*, Zenaida Viloria, and Frederick G. Gmitter, Jr., University of Florida, IFAS, Citrus Research and Education Center, Lake Alfred, FL 33850 ABSTRACT Our citrus improvement program has relied heavily on interspecific hybridization of complementary parents as needed to package
Tinnitus Tinnitus, (pronounced tih-NIGHT-us or TIN-ih-tus) is a ringing, swishing, or other type of noise that seems to originate in the ear or head. According to the National Institute on Deafness and Other Communication Disorders (NIDCD), almost 12 percent of men who are 65 to 74 years of age are affected by tinnitus. The prevalence of tinnitus in the U.S. is almost twice as frequent i