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Du rôle de la sous-spécification dans les interactions verbales pathologiques
(formalisation à base de SDRT).
Manuel Rebuschi
Michel Musiol
LHSP – Archives H. Poincaré (UMR 7117)
Résumé court :
L’objet du travail est de combiner l’analyse pragmatique des interactions verbales issue de travaux en
psychologie aux instruments théoriques proposés par la sémantique formelle. Une extension de la
SDRT est proposée qui permet de formaliser le dialogue pathologique impliquant des sujets
schizophrènes. La sous-spécification, tant pragmatique que sémantique, apparaît comme jouant un rôle
majeur dans les ruptures propres aux productions verbales pathologiques.
Résumé long :
Depuis les années 1980 des psychologues et quelques linguistes se sont attelés à l’analyse de
discours sans but, i.e. sans visée intentionnelle, impliquant des patients schizophrènes. Ces
analyses, dites “hiérarchiques conversationnelles”, s’appuient sur des concepts pragmatiques
issus de la pragmatique standard (Searle & Vanderveken, 1985 ; Sperber & Wilson, 1995),
mais également sur des concepts visant à appréhender la spécificité des structures
argumentatives (Roulet et al. 1985). Conduites de manière informelle, ces analyses produisent
des arbres hiérarchiques qui représentent la structure pragmatique de l’interaction
conversationnelle.
Des travaux récents en psychologie (Musiol, 2009 ; Musiol & Verhaegen, 2009) ont permis
d’identifier quatre types de ruptures conversationnelles intervenant au niveau des relations
pragmatiques inter- ou intra-interventions, dans le cas de conversations pathologiques. La
déficience des sujets schizophrènes intervient au cours de la construction des représentations
conversationnelles, incluant les liens pragmatiques (i.e. les structures hiérarchiques) comme
les représentations sémantiques. Des travaux antérieurs ont montré que dans certains cas tout
au moins, il pouvait en être rendu compte tout en supposant une logicité sans défaut des sujets
malades (Musiol & Rebuschi, 2010). Autrement dit, le décalage produit dans l’interaction
peut être expliqué par un dysfonctionnement à un niveau pragmatique, sans contradiction au
niveau du contenu logico-sémantique (c’est-à-dire que le sujet maintient une représentation
du monde cohérente). La modélisation proposée est donc double : elle comporte en parallèle
la représentation conversationnelle du sujet normal, où la rupture est manifeste, et celle du
patient schizophrène, où elle est invisible.
Le but de notre exposé est d’affiner cette double modélisation en nous appuyant sur la SDRT
(Asher & Lascarides 2003), tout en empruntant des éléments à l’approche de Poesio & Traum
(1997) ou à celle de Ginzburg (2010). Nous proposons d’étendre la SDRT pour intégrer :
(1) la diversité des relations considérées par l’analyse pragmatique issue de la psychologie, au-delà des seules relations rhétoriques qui paraissent être considérées par la SDRT, et permettant d’appréhender la complexité des interactions verbales (qui supposent le partage de représentations, de croyances, et de connaissances sur le monde ; des intentions communicatives ; des ajustements méta-conversationnels) ; (2) la sous-spécification, non seulement au niveau des SDRSs, mais aussi au niveau des relations pragmatiques, permettant de gérer les cas où le rattachement d’un segment conversationnel n’est pas immédiatement résolu mais reporté à une élucidation future. La sous-spécification joue un rôle important dans les interactions verbales pathologiques que nous avons pu analyser. En effet les données empiriques (transcriptions d’échanges réels) révèlent que les ruptures sont très souvent produites au niveau d’ambiguïtés résolues dans un sens puis dans l’autre (pour le dire vite). Cela nous incite à employer des USRs (underspecified semantic representations) appréhendées comme méta-représentations, c’est-à-dire comme jouant le rôle de contraintes sur la construction de modèles pour la conversation (cf. Muskens 1999, Bunt 2008). Pour ce qui est du corpus duquel nous extrayons ces analyses, un total de 30 participants était inclus dans cette recherche, 18 hommes et 12 femmes (âge : 41,5 + 16). Tous les sujets sont de langue maternelle française. 22 participants présentent un diagnostic de schizophrénie, 14 hommes et 8 femmes. 8 participants ne présentent aucun diagnostic psychiatrique et ne prennent aucun traitement psychotrope ; ils constituent notre groupe contrôle. Il s’agit de 4 hommes et de 4 femmes (âge : 32,1 + 14,3). Parmi les 22 schizophrènes, 15 d’entre eux prennent un traitement antipsychotique (SCH-A : moyenne en équivalent chlorpromazine en milligrammes par jour : 281 + 118) et 7 ne prennent aucun traitement. La répartition en fonction des sous-types cliniques du DSM-IV pour les patients schizophrènes est la suivante : 14 schizophrènes de type paranoïde (dont 5 ne prennent aucun traitement antipsychotique) et 8 schizophrènes de type désorganisé (dont 2 ne prennent aucun traitement antipsychotique). Les patients sont rencontrés dans deux structures hospitalières distinctes (Centres Hospitaliers Spécialisés de Troyes et de La Rochelle). Enfin, les 8 participants de notre groupe contrôle (HC) ont été rencontrés dans des lieux publics. Ils n’ont jamais présenté de pathologie psychiatrique et n’ont fait aucun usage de médicaments psychotropes par le passé. Les 30 entretiens sont réalisés par un interlocuteur psychologue-chercheur confronté soit à un interlocuteur diagnostiqué schizophrène, soit à un interlocuteur ne présentant pas de diagnostic psychiatrique. La consigne n’était autre que de converser. S’ils exprimaient certaines difficultés à démarrer l’entretien, nous proposions alors une thématique relativement générale concernant leurs occupations et/ou leurs préoccupations. L’analyse exhaustive de l’ensemble de notre corpus d’investigations empiriques nous a permis d’extraire 403 séquences conversationnelles (ou transactions). Seules une dizaine d’entre elles présente un niveau d’incohérence, i.e. de désorganisation pragmatique (présence de contradictions) tel que leur analyse est susceptible d’être complétée sur le plan sémantique. Nous présenterons donc plusieurs analyses de séquences dialogiques issues d’enregistrements opposant à chaque fois un patient schizophrène et son interlocuteur « normal », et impliquant différents types de sous-spécification : des cas d’ambiguïté lexicale (voire de « sur-ambiguïsation ») ; un cas d’ambiguïté liée à un indexical (« ici ») ; - un cas sous-spécification pragmatique (i.e. dans le rattachement d’un segment La modélisation proposée tire bénéfice de traits propres à la SDRT, comme la notion de
contrainte liée à la frontière droite. Elle corrobore certaines hypothèses tirées de l’approche
psychologique concernant l’interaction conversationnelle avec les sujets schizophrènes. De
façon générale et corrélative, ce type de modélisation semble pouvoir contribuer positivement
à la théorisation linguistique par la confirmation empirique de règles pragmatiques et
sémantiques, tant dans leur respect (par les interlocuteurs réputés normaux) que dans leur
transgression (par les interlocuteurs diagnostiqués schizophrènes).
Références

Asher N. & A. Lascarides, 1995. Lexical Disambiguation in a Discourse Context, Journal of
Semantics
12(1), 69-108.
Asher N. & A. Lascarides, 2003. Logics of conversation. Cambridge University Press, Cambridge (UK). Bunt, H., 2008. Semantic Underspecification: Which Technique for What Purpose? In H. Bunt and R. Muskens (eds.), Computing Meaning, Volume 3, 55–85. Ginzburg, J. 2010. The Interactive Stance: Meaning for Conversation forthcoming in 2009, from Studies in Computational Linguistics, CSLI Publications Muskens, R. 1999. Underspecified semantics. In Urs Egli and Klaus von Heusinger (eds.), Reference and Anaphoric Relations, volume 72 of Studies in Linguistics and Philosophy, Kluwer, 311-338. Musiol, M. 2009. Structure des interactions verbales et formes psychopathologiques dans l’interaction verbale schizophrénique. In J. Rozenberg, N. Franck & C. Hervé (Eds.), Des neurosciences à la psychopathologie : Action, Langage, Imaginaire (pp. 217-238), Bruxelles, Belgique : De Boeck. Verhaegen. 2009. Appréhension et catégorisation de l’expression de la symptomatologie schizophrénique dans l’interaction verbale, Annales Médico-Psychologiques, 167, 717-727. Musiol M. & M. Rebuschi. 2010. Towards A Two-Step Formalization of Verbal Interaction in Schizophrenia: A Case Study. In A. Trognon, M. Batt, J. Caelen, & D. Vernant (eds), Dialog’s Logical Properties. Nancy, France : P.U.N. (à par.) Poesio, M. & D. Traum, 1997. Conversational Actions and Discourse Situations, Computational Intelligence, 13/3, 1997. Roulet, E. et al., 1985. L’articulation du discours en français contemporain, Peter Lang, Berne. Searle, J. R. & D. Vanderveken, 1985. Foundations of illocutionary logic, Cambridge University Press, Cambridge. Sperber, D. & D. Wilson, 1995. Relevance (communication and cognition), 2nd edition, Blackwell, Oxford (UK), Cambridge (USA).

Source: http://jsm.loria.fr/jsm10/documents/abstracts/p35.pdf

Pii: s0010-7824(02)00314-

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